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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 18:39

 

La formation, dans ce pays, n'est pas encore tout à fait au point, néanmoins les élèves sont extrêmement motivés. Ils sont de plus en plus nombreux à suivre les cours. On aimerait que les professeurs en tiennent compte, qu'ils soient, en quelque sorte, plus proches des élèves. Ils ont sans doute d'autres chats à fouetter et savent et voient certains aspects de la vie scolaire que ne voient pas les élèves.

 

 

Au lycée, les gens se promènent de long en large. On n’y a aucun problème avec la culture. Il y a des choses plus ou moins importantes, mais les plaintes sont bien encaissées, et les beaux et les laids ne se dérangent pas.

 

Chaque jour je passe au moins une heure au centre d'étude, parfois avec profit, parfois sans.

 

 

 

L'étude de ceci ou cela nous exaspère à la fin : c'en est trop pour nous, pourtant nous faisons en sorte de réussir nos études.

 

 

Il y a des jeunes qui sont ici employés pour s'occuper de la vie d'étude; dans l'ensemble, ils ont de bons rapports avec l'équipe éducative.



Les concours sont organisés par la famille.



Réunis dans la salle, nous attendons l'heure des leçons.



Les élèves rentrent le soir chez leurs parents ; ils se réfugient au gouter dans leur chambre.

 

 

 

Au centre piaillent les enfants, les adultes, les adolescents. Mais jamais, jamais, le directeur ne s’égosille vraiment. Personne ne s’égosille vraiment, mais la rage qui couve ne couve point indéfiniment : les pleurs, les rires, les bagarres même, éclatent parfois au grand jour ; et les malades sont emmenés par l’ambulance qui s’en va tranquillement, cahotant comme un tracteur. Tout au long du jour, nous y allons en échanges de coups et de courbettes. Hier au réfectoire : tous avons plus ou moins parlé du regard du directeur. Il a la pêche le directeur !

 

*

 

Le grand professeur entre en classe sur la civière.

 

Le professeur : - Je vous dis prêts à travailler, prêts ?

Les élèves : - Nous sommes prêts

Le professeur : - Vous êtes prêts ?

Les élèves : - Nous sommes prêts.

 

La maman d’un professeur est dans la classe et le regrette.

 

Le professeur : - nous allons faire le savoir triste

Le professeur : - Les élèves regardent toujours à droite

Les élèves : - Oui

Le professeur : - Laissons la fenêtre ouverte

Le professeur - Nous avons gâchés l’année

 

 

Le petit professeur grandit dans la classe.

 

 

Beaucoup d'élèves dans la salle ont une image-choc (un élève souriant ou furieux, une classe en liesse) repérée la veille chez une espèce de fiancée. D’autres montrent surtout une image-molle : une légère palpitation, une plaie discrète, le renoncement, la saturation des regards, le gel dans les cheveux

 

 

Certains élèves sont entreposés pour pousser, dans des pièces sans jour et sans contour. Pas vraiment mécontents, même s’ils se montrent renfrognés, tous se doutent bien qu’ils en sortiront d'eux mêmes. L’incertitude n’est pas de savoir quand ils sortiront, ni comment, mais à l'intention de qui. Et quand il y a erreur sur la personne pour laquelle sort l'élève, cela se voit d’abord par la grossiereté avec laquelle il dit « enfin! »; on sait alors que l'élève s’est pris à tort pour l’élu.

 

Le professeur : - Nous manquons tous de cette compréhension pour la petite communauté

Les élèves : - Oui, mais nous changeons

Le professeur : - Ce n’est qu’en reculant davantage que tous, et surtout vous, en reculant, nous pourrons enfin

Les élèves : - Eviter la victimisation

Le professeur : - La magie

Les élèves, en joie : - la désespérance ou l’autosatisfaction, l’erreur sur les vacances

 

 

Fin d’une réunion entre le centre et des extérieurs. Finalement le grand-père a tout dit : les enfants entrent trop tard et les parents trop tôt.

Réunion interne : chacun discute.

Réunion externe, toujours avec les pompiers. Où finalement tous montrent toujours ce mélange de pudeur et d’entrain

 

*

 

Si par hasard les enfants entrent dans votre classe, ils verront comment nous échangeons nos matières. Venez familles goûter à notre pluridisciplinarité.

 

 

 

Troisième jour : les visages se détendent.

 

 

Evacuation pour tous et retrouvailles dehors

 

 

les grands laxistes sont en costumes étrangers; comme il s'énervent!

 

 

Les cérémonies d'adieu créent un froid.

 

 

Chacun des professeurs a une silhouette tantôt voûtée, tantôt droite. Autour des bises, les attentes diffèrent.

 

 

L'entrain de chacun varie selon les points de vue.

 

 

Les élèves : Monsieur, est-ce qu'on fera des avantages cette années ?

 

De retour dans la salle de dépôt, nous parlons, et pouvons passablement améliorer la situation. Tous bras dessus bras dessous.

 

Chaque jour férié les garçons courent sur le terrain de sport sans les filles.

 



 

Je dois signaler que je suis dans les tablettes de mon supérieur ; il m'a promis un avancement, aussi il va me falloir me préoccuper de mes collègues pénibles

 

*

 

Le professeur -


A table à table les enfants voici mon cours

 

écoutez-moi à présent

nous allons

je vais

m'y prendre autrement

 

déjà

regardez-moi jetez vos détritus

nous sommes normaux nous sommes ensemble

hein vous aimez les professeurs fous

ensemble

nous y arriverons

 

nous renonçons trop facilement

c'est certain

nous venons là pour papoter pour fumer

pour partir pour écouter

pour nous réconforter

 

 

L'élève -

Monsieur puis-je m'extraire? Puis-je continuer?

 

 

Nous sommes muets, figurez-vous, monsieur.

 

 

*

 

Nouvelle réunion : Maintenant écoutez-moi, nous devons produire des programmes.

 

 

*

 

Les jeunes se rassemblent enfin, les adultes se préparent, de plus en plus.

Chacun a le menton qui hoche quand il parle à l'autre.

 

 

 

*

nouveau rassemblement, cette fois fini la crise.

Changement de notre rapport à la nourriture.


 

*

Les enfants muets assistent joyeusement à la démonstration du professeur qui, silencieusement, dégage peut-être quelque chose de néfaste.

 

 

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